Portrait de Benoît Chassaing : passionné, il souhaite que la science soit ouverte à tous !
- severinebonnet6
- 27 mars
- 2 min de lecture

Depuis l'enfance, Benoit est passionné par les expériences. Première génération de sa famille à poursuivre des études supérieures à l’université, il a franchi pas à pas les étapes pour devenir chercheur. Pédagogue et passionné, il souhaite que la science puisse être ouverte à tous.
Il découvre la science au lycée, puis cet intérêt grandit lors de ses années universitaires. Au sein du laboratoire du Pr. Arlette Darfeuille-Michaud, il réalise une thèse consacrée à une bactérie intestinale : les Escherichia coli. Pour son post-doctorat, il part aux États-Unis. Dans le laboratoire du Professeur Andrew Gewirtz, il découvre le microbiote intestinal, cet écosystème aux multiples incidences sur santé humaine. Suite à son post-doctorat, il ouvre sa propre unité au sein de la Georgia State University à Atlanta.
Retour à Paris pour des recherches sur des pathologies chroniques intestinales
Grâce à l’obtention d’un financement, Benoit relocalise sa recherche et son laboratoire en France, pour une recherche plus translationnelle. En réalisant des essais cliniques en lien avec des échantillons de patients, son équipe démontre notamment le rôle majeur joué par les bactéries intestinales associées à la couche de mucus, gel tapissant nos intestins, dans la survenue de diverses maladies inflammatoires chroniques.
Aujourd’hui Benoît poursuit ses travaux au sein de l’Institut Pasteur de Paris, parmi ses pairs et en lien avec de nombreux spécialistes, afin d’étayer ses recherches sur les aspects mécanistiques et immunologiques des interactions microbiote – intestin. Avec son équipe, ils étudient l’impact des émulsifiants alimentaires sur notre microbiote intestinal. En bonne santé, celui-ci compte 100 000 milliards de bactéries et environ 200 à 300 espèces différentes. Ces bactéries communiquent entre elles et sont à l’origine de la mise en place de notre système immunitaire et notre bonne santé physique et mentale. Mais l’industrialisation de l’alimentation a bousculé cet équilibre :
"Nos derniers travaux montrent clairement que les émulsifiants modifient à long terme la qualité de notre microbiote intestinal. Ces émulsifiants diminuent notre diversité microbienne et favorisent les mauvaises bactéries. Lors d’un ambitieux essai clinique collaboratif, nous venons de montrer qu’éliminer la consommation de ces additifs permettait, chez des patients atteints de maladie de Crohn, d’augmenter les chances de rémission !"
Obésité, diabètes, maladie de Crohn : des thérapies innovantes
Pour Benoît, l’avenir des traitements de ces pathologies chroniques et complexes reposera sur une approche de médecine personnalisée avec, pour certain patients, une réelle opportunité thérapeutique en agissant sur le microbiote. Il faudra par exemple faire un état des lieux du microbiote d’un patient donné afin de mettre en place une nutrition personnalisée, de l’adapter, voire de rétablir un bon microbiote via une transplantation fécale !
Cette dernière est déjà utilisée pour éradiquer une bactérie pathogène : Clostridioides difficile, qui peut s’avérer mortelle. L’équipe de Benoit travaille également, grâce au soutien récent d’un nouveau financement ERC Consolidator, sur certaines souches probiotiques et fibres alimentaires favorisant la santé métabolique et intestinale. Résultats à découvrir très prochainement...
©Institut Pasteur – Valerie Zeitoun
Comentários